Grand Héron (Ardea herodias), graphite, aquarelle, septembre 2022
Le grand héron (Ardea herodias) est un oiseau qui m’a toujours fasciné par la dignité de sa démarche et par l’envergure de ses ailes lorsqu’il s’envole. En un instant, il peut se fondre dans le paysage en devenant immobile. J’ai eu la chance d’observer des héronnières sur les îles du Pot du fleuve Saint-Laurent, au large de Rivière-du-Loup. Les grands hérons réutilisent chaque année le nid qu’ils bâtissent dans les arbres, le plus souvent sur une île, à l’abri des prédateurs. Lire la suite →
L’été qui s’achève fut celui où j’ai apprivoisé l’aquarelle. J’ai enfin sorti mes couleurs du tiroir où elles dormaient depuis des années. La transparence et la délicatesse du médium conviennent parfaitement au dessin d’observation. Voici quelques espèces d’oiseaux chanteurs, aperçus ou entendus sous les arbres du Mont-Royal ou du mont Saint-Hilaire, au cours de l’été.
Viréo aux yeux rouges (Vireo olivaceus)
Mésange à tête noire (Poecile atricapillus)
Cardinal à poitrine rose (Pheucticus ludovicianus), femelle
Qu’est-ce qui se cache sous le plumage d’une paruline ? C’est ce que j’ai tenté d’imaginer dans cette étude anatomique d’une paruline bleue (Setophaga caerulescens). Le squelette d’une paruline est particulièrement léger pour faciliter le vol et lui permettre de se laisser porter par le vent lors des migrations. La paruline bleue niche dans les forêts de l’est de l’Amérique du Nord et passe l’hiver dans les Caraïbes et en Amérique centrale. Les vertèbres cervicales, plus nombreuses que chez les autres vertébrés, confèrent au cou sa flexibilité. Connaître le squelette d’un animal permet de mieux comprendre ses postures et ses mouvements, ce qui est bien utile lorsqu’on cherche à les saisir sur papier.
Chez les oiseaux, le chant prime sur le plumage. Lors du premier confinement, le balado Habiter la vie a tendu son micro à Olivier Barden. L’ornithologue prodige partage avec finesse et générosité son amour des oiseaux et sa compréhension de leur langage musical. Je l’écouterais pendant des heures.
En courant, au détour d’un sentier sur le Mont-Royal, mon regard a été accroché par l’éclat de quelques trilles blancs entourés de talles d’érythrones d’Amérique. Cette partie de la montagne, à l’écart du chemin Olmsted, avait échappé au piétinement des visiteurs. Je me suis arrêté pour les admirer, lorsqu’un petit oiseau s’est perché sur une branche à quelques mètres de ma tête. Je n’ai plus bougé, il s’est posé près de mes pieds et m’a laissé l’observer pendant qu’il cherchait des insectes au sol. Le rouge ferreux du dessus de sa tête s’enflammait dès qu’il traversait une tache de soleil. De retour chez moi, j’ai fouillé dans mes guides pour l’identifier. Il s’agissait d’un bruant familier (Spizella passerina), un migrateur qui passe l’hiver dans le sud des États-Unis et au Mexique. Je suis fasciné par ces vols d’oiseaux qui traversent des continents, guidés par des sens que nous n’arrivons pas encore à comprendre. Le bruant familier apprécie les milieux ouverts et s’est bien adapté aux environnements modifiés par l’être humain. On dit que c’est le plus urbain des bruants.
Depuis quelque temps, je m’essaie à l’aquarelle. Ça me change de Photoshop. Je dévore en ce moment, le livre de Felix Scheinberger, Urban watercolor sketching, a guide to drawing, painting and storytelling in color. Et j’ai voulu immortaliser cette rencontre printanière avec ce médium. Comme modèle, j’ai utilisé une photographie de Liz Jaffin présentée sur le site d’Audubon.org.
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Mon film est sans paroles ni intertitres. La présence des mots me manquait. J’ai donc eu l’idée d’intégrer quelques lignes dans l’affiche. Je cherchais un aphorisme qui parlait du jour et de la nuit, plus précisément de la lumière en soi qui permet de traverser la nuit. Je suis tombé sur cette citation par hasard. J’en ai cherché la source ; sur le Web, les citations mal attribuées sont légion. J’ai trouvé qu’elle provenait d’une pièce de théâtre d’Edmond Rostand, Chanteclerc. L’histoire d’un coq très fier qui prétendait commander le lever le jour.
C’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière !
Chantecler – Acte II – Scène III, Edmond Rostand
Ces mots conviennent parfaitement. Ils présentent le thème du film sans rien révéler de l’histoire. Je les ai ajoutés dans le haut de l’affiche.
Charmante carte postale promotionnelle de la pièce Chantecler d’Edmond Rostand (1910)
La section californienne d’Audubon a récemment mis en ligne un cours du biologiste John Muir Laws sur le dessin d’oiseaux. Depuis le début de la pandémie, l’offre de formations en ligne a explosé. Mais il n’est pas donné à tout le monde de savoir enseigner devant une Webcam ; peu de ces cours se révèlent pertinents. Je n’avais donc pas beaucoup d’attentes avant de commencer ce cours d’Audubon. Et j’ai été impressionné par le dynamisme de ce professeur. Son enseignement est clair et bien structuré. L’équilibre entre théorie et pratique est parfait. Voici le premier cours de la série (durée : environ 2 h)
Apprendre à porter attention
L’être humain a poursuivi son évolution pendant des milliers d’années grâce à sa capacité à focaliser son attention sur ce qui a un lien direct avec sa survie : dangers, prédateurs, nourritures. Les autres stimulus, qui sont nombreux en nature, sont perçus puis immédiatement oubliés. C’est ce qui rend difficile le dessin des oiseaux (qui ne sont généralement ni menaçants, ni alléchants). Après avoir observé un oiseau quelques secondes, on se penche pour dessiner et l’image de l’oiseau s’est déjà volatilisé de notre esprit.
Pour entraîner cette attention et améliorer notre mémoire visuelle, John Muir Laws propose plusieurs stratégies : faire appel aux sensations tactiles et imaginer que l’on caresse le dessus de l’oiseau pour en déterminer le contour, en mimant le geste. Cette ligne du dos de l’oiseau est l’une des plus importantes puisqu’elle détermine la posture et l’attitude. Pour ancrer davantage cette perception, il propose de la verbaliser tout en faisant le geste :
« Rondeur, descente abrupte, petite pointe, ligne droite, etc. ». De cette façon, au moment de commencer le dessin, la perception sera solidement ancrée dans notre esprit. Une fois la ligne du dos tracée, John Muir Laws recommande de se poser des questions pour déterminer les proportions de la tête et du corps, l’angle du bec (qui déterminera la position des yeux), et l’angle des pattes qui émergent du plumage. Et ça fonctionne ! J’en suis au troisième et dernier cours qui sera diffusé demain. J’ai déposé sur cette page les meilleurs dessins réalisés avec cette méthode.
En ce temps troublé, dans nos vies confinées, reste le plaisir d’observer les oiseaux, de nos fenêtres ou de nos balcons.
Les vents des derniers jours ont été favorables aux oiseaux migrateurs. Très tôt ce matin, une grive des bois de passage, Hylocichla mustelina, chantait dans la ruelle, derrière chez moi. Cette espèce est en déclin, possiblement à cause de la déforestation, au Québec comme dans ses quartiers d’hiver, en Amérique centrale.
Les jours d’été ne seraient pas les mêmes sans la gaieté et le vol ondoyant du chardonneret jaune, qui porte très mal son nom scientifique, Spinus tristis. Il chante souvent en volant, modulant son phrasé au rythme de ses ondulations. Dans la plupart des régions, les chardonnerets nichent tard en saison, en juillet et en août, au moment où les graines dont ils se nourrissent sont les plus abondantes : asclépiade, aster, tournesol, chardon, etc.
Ma 3e session en animation vient de se terminer. J’en suis à la moitié du parcours ! J’ai dans mes cartons des tonnes de dessins que je voudrais partager ici, mais ils ont besoin d’un peu d’amour auparavant (numérisation, nettoyage et couleur). Voici le travail synthèse du cours d’animation. Onze secondes bourrées d’erreurs et de défauts ; c’est comme ça qu’on apprend. Les thèmes (curieux) étaient imposés. Seul le plan du félin a été mis au propre.
Joyeuses Fêtes, Je nous souhaite de la neige, du silence et du temps pour soi.