Le retour au travail est un choc pour le corps. À l’adaptation aux nouvelles tâches et aux quarante heures s’ajoute la technologie qui fait des siennes. Ma débrouillardise est régulièrement poussée à ses limites. Mais jour après jour, j’y arrive. Et malgré la confusion des six derniers mois, j’ai su garder le cap. Je profite en ce moment des avantages du télétravail. Après la fête du travail, je retourne au bureau avec une certaine inquiétude.
Chaque matin depuis le début du confinement, je traverse au parc La Fontaine. J’y ai repris la course. Et les jours de repos, je viens m’y asseoir avec un café pour dessiner avant le début de la journée de travail. Ce rituel est essentiel à ma santé mentale. Dans la pente laissée en friche près de l’étang, le bruissement des grillons a remplacé le grelot des crapauds. Ce son me fait du bien. Il dit qu’à la fin, quand les hommes auront été au bout de leur saccage du monde, la vie sera toujours là. La vigne vierge et la vigne des rivages s’y emmêlent aux verges d’or et aux chardons. Je crois y apercevoir un aulne et un rosier sauvage ainsi qu’une myriade de plantes que mon ignorance laisse dans le noir.
Après avoir arrêté les cours à la fin mars, j’ai pris quatre mois de recul, un temps où je me suis concentré sur la préparation de mon portfolio et la recherche d’emploi. Des démarches qui se sont révélées fructueuses. Même si mon temps est désormais limité, l’envie de terminer le projet de film n’est pas complètement éteinte. Et en revoyant ce premier plan, presque terminé, je retrouve l’envie de m’y replonger.
Pour cette scène, il me reste à ajouter des ombres pour modeler la panthère. Peut-être ajuster la taille des grains de poussière. Des détails que je garde pour la fin. Je dépose cette scène ici comme un souhait. Celui de terminer ce film. Et peut-être un jour, qui sait, de le voir projeter sur un grand écran.
BG
Cycle de marche de Maja
Concept art
Storyboard
Illustration du Livre de la jungle, Edward Julius Detmold et Charles Maurice Detmold, 1903
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