De bédéesque à pictural

J’ai mis de côté mes fusains avec une certaine appréhension. C’est le médium avec lequel je suis le plus à l’aise dans un atelier de modèles vivants, mais je voulais m’essayer à l’aquarelle. Je me suis donc lancé dans l’inconnu. Naturellement, mes premiers essais sont influencés par mes habitudes de dessin animé. Les lignes sont solides et fermées, les couleurs en aplats. Ces premiers essais ont en commun une allure « bédéesque ». Bien qu’efficaces, je les trouve un peu figés.

Graphite, aquarelle, juin 2022

J’ai donc cherché le moyen d’aller vers plus de liberté. J’ai diminué le poids des lignes en passant, par exemple d’un crayon 6B à HB. J’ai cessé de rechercher la solidité du trait et j’ai laissé tomber la fermeture des lignes. La contrainte du temps, inhérente aux modèles vivants, m’a poussé à prendre pris plus de risques. J’ai laissé l’eau et les pigments interagir. Et par moment, les résultats m’ont étonné, agréablement. L’aquarelle retrouvait sa vie propre et insufflait cette vie au dessin. Celui-ci se rapprochait de la peinture. Je veux continuer à apprivoiser ce lâcher-prise lors des prochains ateliers. Lire la suite

Quand le modèle rayonne

Pose longue, graphite, aquarelle, août 2022. Ce dessin a été interdit sur LinkedIn, les utilisateurs de ce réseau social ne tolèrent pas la vue des mamelons. On voit, depuis quelques années, un retour du puritanisme chez les anglophones nord-américains. Des livres sont bannis et toutes références à la sexualité doivent disparaître de l’espace public. Je suis très fier de ce dessin, je crois que je suis arrivé à transmettre une partie de la lumière du modèle.

Femme enceinte

Déposer la vie sur le papier

J’ai reçu un courriel annonçant le retour des ateliers intensifs de modèle vivant, après une pause pandémique de près de deux ans. Une occasion en or de renouer avec le dessin d’observation : 10 modèles qui se succèdent, pendant 5 jours, dans une salle bien équipée du pavillon de design de l’UQAM. Les matinées sont réservées aux poses courtes, les après-midi, aux poses longues. Tout de suite, je me suis inscrit.

Installé derrière mon chevalet, tout à la joie de me retrouver là, j’observais la vingtaine d’artistes qui avaient pris place autour du modèle. De tous âges et de tous les niveaux. Puis, poussé par la brièveté des premières poses, je me suis concentré sur les gestes et je suis entré imperceptiblement dans la zone. La notion du temps a disparu. Le présent s’est déployé pour occuper tout mon esprit.

J’ai toujours utilisé le fusain lors de mes ateliers de modèle vivant. Après quelques jours où j’ai retrouvé mes habitudes, je me suis dit que j’étais trop à mon aise et qu’il fallait essayer un nouveau médium. L’aquarelle me fait de l’œil depuis longtemps, je me suis équipé récemment, le moment était venu de plonger. Je suis donc sorti de ma zone de confort. J’ai moins bien dormi la veille. J’avais peur de me planter. D’autant plus qu’il y avait dans la salle des pros de l’aquarelle. Il m’a fallu lutter contre ma tendance à me comparer et me concentrer sur le processus plutôt que sur les résultats. Persévérer malgré les ratés et les imperfections

C’est lors des poses rapides du matin (30 secondes à 15 minutes) que j’ai obtenu les dessins les plus vivants. La brièveté des poses m’a obligé à mettre de côté tout désir de contrôle. Et dans l’élan, j’ai expérimenté sans trop réfléchir.

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Semaine intensive de modèles vivants

Du 5 au 9 août, j’ai participé à une semaine intensive d’atelier de modèles vivants. Du lundi au vendredi, du matin au soir, dix modèles s’y sont succédé. J’y ai redécouvert le plaisir de dessiner. (Ç’a été un soulagement !) Faire partie de ce rassemblement d’artistes était électrisant. Même si la fatigue se manifestait, souvent, j’aurai voulu que cette semaine se poursuive indéfiniment. Voici quelques-uns des meilleurs dessins.


C’est toujours très éclairant de s’intéresser à la diversité des corps. L’organisation de la semaine Lire la suite