Pour cette œuvre de mon projet d’art postal, j’ai été inspiré par ces vaches qui ont pris la clé des champs, à Saint-Sévère en Mauricie.1 J’ai suivi cette histoire avec fascination. Des vaches qui renoncent au confort de l’étable pour vivre et élever leurs veaux en liberté, ce n’est pas banal. C’est comme un aperçu de ce que pourrait être l’avenir si l’être humain choisissait de sortir de cette logique extractiviste qui est en train de détruire notre monde au nom du confort et de l’avidité des plus riches. Pour l’année qui vient, je nous souhaite de ruer dans les brancards et d’affronter nous aussi le vent, le froid et la nuit noire pour y retrouver notre liberté et peut-être notre humanité. Dans un billet du Guardian,2 Annabel Streets énumère les avantages à sortir marcher sous la pluie, le vent ou la neige. Braver les éléments nous rend plus vivants. (Graphite et aquarelle, décembre 2022)
Les vaches en cavale de Saint-Sévère, photo Stéphane Lessard, Le Nouvelliste
J’ai mis de côté mes fusains avec une certaine appréhension. C’est le médium avec lequel je suis le plus à l’aise dans un atelier de modèles vivants, mais je voulais m’essayer à l’aquarelle. Je me suis donc lancé dans l’inconnu. Naturellement, mes premiers essais sont influencés par mes habitudes de dessin animé. Les lignes sont solides et fermées, les couleurs en aplats. Ces premiers essais ont en commun une allure « bédéesque ». Bien qu’efficaces, je les trouve un peu figés.
Graphite, aquarelle, juin 2022
J’ai donc cherché le moyen d’aller vers plus de liberté. J’ai diminué le poids des lignes en passant, par exemple d’un crayon 6B à HB. J’ai cessé de rechercher la solidité du trait et j’ai laissé tomber la fermeture des lignes. La contrainte du temps, inhérente aux modèles vivants, m’a poussé à prendre pris plus de risques. J’ai laissé l’eau et les pigments interagir. Et par moment, les résultats m’ont étonné, agréablement. L’aquarelle retrouvait sa vie propre et insufflait cette vie au dessin. Celui-ci se rapprochait de la peinture. Je veux continuer à apprivoiser ce lâcher-prise lors des prochains ateliers. Lire la suite →
J’ai traversé les dernières années comme un long tunnel. J’ai retenu ma respiration. J’avais le sentiment que mon temps était compté, que c’était peut-être ma dernière chance de vivre pour dessiner. Après trois années de cours au collégial et deux autres à bosser sur des productions américaines dans un studio d’animation de Montréal, j’ai remis ma démission. Épuisé. J’ai eu envie, au moins pour un temps, de mettre mes énergies sur ce qui m’a amené dans ce domaine, le désir de faire de l’illustration et de la bande dessinée. Je me retrouve devant une page blanche, avec l’espoir que le blanc du papier se peuple de mes envies et de mes aspirations. Je plisse les yeux, ébloui. Et j’ai encore bien du mal à rester immobile et à supporter l’incertitude et le silence. Respirer.
Hors du cadre, c’est le ressac. Mes démons m’attendaient au détour…
Pour l’environnement, pour le respect des droits des travailleurs, mais également pour favoriser la venue d’un Internet, plus diversifié, hors du modèle ducapitalisme de surveillance, j’essaie de prendre mes distances avec les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). C’est une tâche ardue ! Ces multinationales sont omniprésentes et parfois incontournables. Mais petit à petit, j’arrive à m’en détacher. Après plusieurs expérimentations, voici quelques services en ligne que j’ai adoptés.
Créé en 2021, cet article s’est bonifié au fil du temps. Dernière mise à jour : 24 février 2023. Cet article n’est pas commandité. :-)
Navigateur
Depuis plusieurs années, je ne jure que par Firefox, le logiciel libre. La dernière version offre une foule de fonctions pour limiter l’appétit vorace de Facebook et de Google pour les données de navigation. Il est simple d’y ajouter des modules d’extension pour bloquer les publicités et contrôler l’accès aux réseaux sociaux.
Moteur de recherche
J’ai longtemps utilisé Qwant et DuckDuckGo pour mes requêtes, avec des résultats mitigés. J’utilise désormais Startpage. Il s’agit d’un moteur de recherche néerlandais qui utilise les résultats de Google, tout en protégeant la vie privée des utilisateurs, en ne stockant pas les informations personnelles ou les données de recherche et en supprimant tous les traceurs. Les recherches ne sont donc pas personnalisées. Startpage est financé par la publicité (non ciblées). MAJ : on m’a également parlé deBrave, je le teste en ce moment.
Pour remplacer les logiciels Office
Les logiciels gratuits de la série LibreOffice ont été élaborés et peaufinés par une communauté d’utilisateurs engagés. Je m’en sert depuis plus d’un an et ils sont parfaitement compatibles avec leurs équivalents chez Microsoft. Je ne pourrais plus m’en passer et il est hors de question que je rachète un jour la série de Microsoft. Pour lire ou modifier les fichiers PDF, le navigateur Firefox intègre désormais un gestionnaire de fichier PDF.
Traduction
J’ai découvert DeepL, un service nettement supérieur à Google Translate en précisions et en nuances. La version gratuite suffit à mes usages.
Courriel
J’ai ouvert un compte chez ProtonMail. Il m’a fallu quelques jours pour m’habituer à l’interface, mais son utilisation est vraiment simple. En matière de protection de la vie privée, je crois bien qu’il s’agit du service le plus sécuritaire actuellement.
Messagerie
J’avais entendu beaucoup de bien de Signal et l’application s’est avérée à la hauteur de mes attentes. Son efficacité et sa polyvalence égalent celles de Messenger. Signal peut être utilisé aussi bien sur un téléphone que sur un ordinateur de bureau.
Vidéo et plateformes de diffusion en continu
Pour héberger ou voir des vidéos, je préfère Vimeo à Youtube racheté par Google en 2006. L’entreprise basée à New York est principalement financée par les abonnements et les locations. On n’y retrouve donc aucune publicité. L’accent est mis sur la qualité. Vimeo modère le contenu mis en ligne par les utilisateurs et n’autorise pas le contenu à caractère trop commercial, les enregistrements de jeux ou la pornographie. Pour une solution libre, ouverte et décentralisée, Peertube permet de naviguer ou d’ouvrir un compte sur une fédération de serveurs.
Pour remplacer Netflix et Cie, j’emprunte films et séries directement à la bibliothèque ou je les regarde surKanopy. (Gratuit pour les abonnés de plusieurs bibliothèques et universités.) Le site de l’ONF recèle également des trésors de films d’auteur et de documentaire.
MUSIQUE EN LIGNE
Après quelques mésaventures désagréables sur l’iTunes Store, je suis passé à Bandcamp. Bandcamp est la seule plate-forme qui rémunère de façon raisonnable les créateurs. Environ 82% du prix d’un album acheté sur Bandcamp est remis directement à l’artiste. Les pièces peuvent être téléchargées dans le format désiré (ce qui évite les problèmes de compatibilité) ou écoutées directement en ligne.
Achats en ligne
Éviter l’ignoble Amazon demande pas mal de débrouillardise et de persévérance. La multinationale a le bras long et elle est parfois la seule à distribuer certains produits au Québec. J’essaie, lorsque c’est possible, d’acheter local et de faire affaire directement avec les entreprises qui fabriquent et offrent les produits. J’accepte de passer un peu plus de temps à chercher et de payer quelques dollars de plus afin de magasiner sans intermédiaires. Pour les livres, le site que j’utilise le plus souvent est Leslibraires.ca, le site transactionnel de la coopérative des librairies indépendantes du Québec.