Scène estivale

Plouf ! À partir d’un exercice scolaire réalisé sur papier, j’ai complété cette scène en digitrad sur Toon Boom Harmony. 135 dessins pour 3 secondes d’animation. Décors peints sur Photoshop. Le saut a été influencé par les tutoriels d’Aaron Blaise. Et j’ai appris beaucoup sur le mouvement de l’eau dans l’ouvrage de Joseph Gilland, Elemental Magic, technique of special effects animation (2012).


Avec le son, c’est encore mieux !

Des nouvelles de l’intérieur

J’ai appris la fermeture du Cégep en jetant un œil à mon téléphone. J’ai reçu la nouvelle avec un immense soulagement. La semaine de relâche était sur le point de commencer, mais je sentais bien qu’une semaine n’allait pas suffire. J’étais épuisé. Début mars, j’avais du mal à trouver le sommeil et il y avait des moments où je perdais complètement le fil de ce que racontait le prof à l’avant de la classe. La fatigue s’accumulait depuis longtemps. Les quelques soirs où je travaillais comme serveur était devenus des épreuves insurmontables. J’avais laissé tomber la course, puis le peu de vie sociale qui me restait. Je suis doté d’une très grande capacité d’adaptation, mais au cours des dernières années, j’ai poussé cette faculté jusqu’à ses dernières limites. Lire la suite

L’esprit du lieu

J’aime fignoler. L’idée d’accélérer le processus à l’étape de la production de mon démo ne me dit rien qui vaille. Pour le moment, j’ai mis de côté l’animation (zéro papier) et je me concentre sur les décors…

Dessin construit en vectoriel, dans Harmony. Oublié le bois tourné, je me suis basé sur les meubles d’enfants créés par Marcel Gascoin pendant la période de la reconstruction d’après-guerre. Mais le résultat est trop droit, ça manque de vie.

Motif de la tapisserie qui ornera le haut des murs de la chambre, chêne rouge (Quercus rubra).

Dernière version. J’ai gauchi les meubles et ajouté textures et lumières dans Photoshop. J’ai utilisé des textures que j’ai faites à l’aquarelle. C’est la partie que je préfère (et j’y passe trop de temps). J’ai tenté d’utiliser la méthode efficace d’un illustrateur de grands talents, Marcin Jakubowski. Ce décor sera utilisé dans les scènes 03 et 05.

 

La marche de Maja

Et c’est reparti ! D’ici le 26 janvier, je dois avoir terminé la couleur des décors et l’animation brouillon des douze plans de mon démo. Je ne sais pas si je vais y arriver, je ferai de mon mieux. Pour commencer en douceur, j’ai revu un tutoriel d’Aaron Blaise sur la marche des quadrupèdes. Et j’ai dessiné un cycle de marche pour le personnage de Maja, la panthère, dont voici le premier jet :

Ma motivation est encore chancelante. Je suis encore sonné de la dernière session. J’ai décidé que j’allais donner priorité à ma santé : je reprends la course à pied. Et réserver un espace dans mon quotidien pour la lecture. Je m’en suis remis à la synchronicité à la Grande bibliothèque, en explorant le rayon des livres sur la motivation. Il y a dans cette section beaucoup de grands n’importe quoi, des approches bidons, recyclées par des pseudo coachs de vie. J’ai eu la chance de tomber sur un ouvrage de Piero Ferrucci, psychologue ayant popularisé l’approche de la psychosynthèse : Your inner will.

Sans complaisance, Piero Ferrucci explore les fondements de la volonté. Il illustre son propos par des histoires tirées de la mythologie ou du folklore. Un livre costaud, complexe et passionnant. Je lis bien en anglais, mais la richesse du vocabulaire m’a demandé quelques efforts. L’une des recommandations du Dr Ferrucci est de tenir un journal. Prendre une distance avec les événements et nos réactions permet de développer une vision plus claire de nos souhaits les plus sincères. C’est ce que je ferai ici.

Sur Facebook, j’ai vu passer la suggestion de Jennifer : Draw stronger, de Kriota Willberg. Guide très exhaustif sur la prévention des blessures chez les dessinateurs. Je connais plusieurs dessinateurs qui ne peuvent plus créer sans souffrir. Le sujet est donc important, et Kriota Willberg est une experte sur la question, mais l’ouvrage gagnerait à être synthétisé. Les gags sont sympathiques, mais répétitifs.

Première maquette

Très bientôt, la préproduction sera derrière moi. Au cours des derniers mois, le rythme de travail s’est accéléré. Les dates de remises se succédaient. J’ai essayé d’en profiter pour expérimenter avec l’univers visuel du film. J’ai exploré les limites de mes capacités. J’espérais que le poids de la fatigue libère ma créativité. Que le travail remplace l’attente de l’inspiration.

Voici l’une de mes expérimentations, une maquette remise pour le cours d’effets spéciaux. Les lucioles ont été bricolées par une ancienne étudiante, je n’ai modifié que la zone où elle se manifeste. La brume glisse sur le côté avec une turbulence. J’ai travaillé le bord de l’ombre avec un dégradé rougeâtre. Ça sort bien sur la peau. Sur les cheveux, le résultat est moins heureux. Si le temps le permet, j’aimerais ajouter un frisson dans les arbres. J’ajouterai des textures, probablement avec After Effect.

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Klaus : Incandescent

Lorsqu’au début des années 2000, les studios Disney délaissent le dessin animé pour se tourner vers l’animation 3D, plusieurs annoncent la mort de l’animation traditionnelle. Après les succès de Pixar (Toy Story et Cie), le 3D s’accapare le territoire du cinéma d’animation américain. Le dessin animé est relégué à la télévision et aux productions médiocres. Encore aujourd’hui, quand je parle de mes études en dessin animé, on me regarde avec perplexité : « Tu fais de la 3D, non ? »

tiré de la bande annonce de Klaus

C’est donc en nageant à contre-courant que Sergio Pablos, animateur de renom, s’est lancé dans la réalisation d’un long métrage entièrement dessiné par des humains. Sergio Pablos ne cherchait pas à revenir à l’âge d’or de l’animation, mais à pousser le dessin animé au-delà des limites de l’animation 3D. Pour illustrer ce qu’il avait en tête et vendre le projet, il a réalisé la bande-annonce que voici en 2015. Depuis, tout le milieu de l’animation attendait avec fébrilité la sortie du film. C’est finalement grâce à Netflix que le projet s’est concrétisé, juste à temps pour les Fêtes 2019… Et les attentes n’ont pas été déçues.

Prouesse technique et chef d’œuvre de direction artistique, Klaus est un film européen taillé pour les marchés américains. Original, maîtrisé et visuellement magnifique. Faites-vous plaisir, allez voir Klaus!

Soir d’orage à Budapest

Réalisée pour le cours d’effets spéciaux, la scène se déroule dans une chambre de Budapest avec vue sur le Danube et le parlement hongrois. Ces 14 secondes ont demandé beaucoup de travail. Je suis particulièrement fier de la petite buée dans le bas de la vitre, du tremblement de la caméra au coup de tonnerre et de la tapisserie inspirée des motifs de la culture magyare. J’aime fignoler les détails que personne ne remarquera : j’avais pensé mettre les titres au dos des livres, dans la bibliothèque, mais c’était trop petit…

La scène a été colorée sur Photoshop avec des textures à l’aquarelle et animée sur Harmony. Ce projet marque la fin d’une étape. Dans quelques semaines, la préproduction de mon film de finissant sera complétée et la production se mettra en branle. Pendant le congé des Fêtes, je dois travailler à temps plein sur la colorisation des décors et une première version de l’animation des 12 scènes.

Orage à Budapest

Fauve

Nous en sommes à l’étape de la préproduction : finaliser le design des personnages et des décors, tester l’animatique devant différents publics et… retourner encore à la table à dessin. Je dois réaliser de front toutes les étapes que se partagent habituellement plusieurs équipes. Par moment, j’ai un peu le vertige et je me concentre sur l’étape devant moi pour ne pas voir la montagne de travail qu’il me reste à faire.


La panthère schématisée (les pattes raccourcies lui donnent la silhouette d’un gros chat) pour le recueil de modèles (personnages, décors, accessoires, couleurs) que je suis en train de monter.