Plouf ! À partir d’un exercice scolaire réalisé sur papier, j’ai complété cette scène en digitrad sur Toon Boom Harmony. 135 dessins pour 3 secondes d’animation. Décors peints sur Photoshop. Le saut a été influencé par les tutoriels d’Aaron Blaise. Et j’ai appris beaucoup sur le mouvement de l’eau dans l’ouvrage de Joseph Gilland, Elemental Magic, technique of special effects animation (2012).
Le projet avance. Voici, en primeur, trois des décors du court-métrage sur lequel je travaille en ce moment : Solstice. Mon protagoniste marche pieds nus ce qui signifie que je dois dessiner 120 orteils pour chaque seconde de film. (J’ai une espèce de dyslexie pour les orteils. Il m’arrive fréquemment de dessiner deux pieds gauches ou deux pieds droits). Quand l’animation me sort par les oreilles, je me repose en peaufinant les décors. Les hautes herbes me permettront de prendre une pause d’orteils dans quelques scènes. Je dois remettre tout le matériel : animation, décor, couleurs et effets le 9 mai. Et la première (en ligne) aura lieu le 26 mai 2021 !
Le jour s’apprête à se lever sur une vallée que le personnage découvre en sortant de la forêt.Tous les décors sont en multiplan. La brume sera animée et traversée de lucioles.Dessinés dans Photoshop, les effets finaux (le soleil qui se lève, par exemple) seront réalisés avec After Effects.
Petit à petit, ce site se transforme. Je me laisse influencer par Marie Kondō et j’élague le superflu. Avant que certaines informations se perdent dans le foisonnement des archives, je voudrais les remettre en lumière :
En 2017, tout au début de mes cours en animation, j’ai commencé à dresser la liste des ouvrages essentiels pour le dessin, la bande dessinée ou l’illustration. Les livres n’étaient pas mis de l’avant dans la plupart des cours et ça me manquait.
Composition et cadrage
Daniel Arijon, Grammar of the film language, Focal Press, 1976 · Plutôt difficile à trouver ! On peut le consulter ici.
Molly Bang, Picture this, perception & composition, Bulfinch Press, 1991 · Les rudiments de la composition avec des exercices pratiques.
Bernard Duc, L’Art de la composition et du cadrage : Peinture, photographie, bandes dessinées, publicité, Fleurus, 1992 · Le guide pour comprendre la composition. (disponible en bibliothèque) ★★★
Marcos Mateu-Mestre, Framed Ink, Drawing and composition for visual storytellers, Design Studio Press, 2010 · Rien de mieux que la démonstration par l’exemple !
Tod Polson, The Noble Approach, Maurice Noble and the Zen of Animation Design, Chronicle Books, 2013 · À la fin de sa carrière, Maurice Noble partage sa méthode de travail et sa vision du design pour l’animation, de l’idéation jusqu’au dessin final. ★★★
Hans Bacher, Dream Worlds, Production Design for Animation, Focal Press, 2006 · Ce très beau livre regorge d’exemples inspirants, mais le propos est plutôt mince. The Noble Approach est beaucoup plus complet.
Anatomie humaine et animale
Burne Hogarth, Dynamic Anatomy et Drawing Dynamics Hands, Watson-Guptill Publications, 1958 et 1965,Édition révisée, 2003 et 1989 · par le créateur du comic-strip Tarzan.
C’est souvent lorsque l’on perd quelque chose qu’on en découvre toute la valeur. Je m’ennuie de ce quotidien des trois dernières années. En voici un souvenir. Le défi proposé pour ce projet était d’illustrer la journée d’un étudiant du Cégep du Vieux Montréal, dans le style des vitraux du Moyen Âge. En colorant ce dessin, j’ai tenté sans grands succès d’évoquer la transparence du verre. Je ne suis pas satisfait du résultat. Si vous avez des idées pour y parvenir, faites-le moi savoir dans les commentaires !
Je suis ambivalent par rapport à cette crise que nous traversons. Comme tout le monde, je suis inquiet pour la santé de mes proches et je me demande ce qu’il adviendra de mon avenir professionnel dans un contexte de crise économique. Je me suis endetté pour acheter une tablette et un ordinateur doté d’une bonne carte graphique. Je dois commencer les paiements alors que je me retrouve du jour au lendemain sans revenus. Mais je ne peux m’empêcher de me réjouir du calme de mon quartier, des étoiles qui apparaissent maintenant quand le jour tombe, de la pollution qui diminue. À quelque choses malheur est bon. Une partie de moi s’impatiente, je veux savoir ce qui s’en vient, planifier. Et en même temps, je voudrais que cette période où le temps est suspendu ne se termine jamais. Je passe mes journée à dessiner, par plaisir. Je dois même me mettre des limites. À trop passer de temps sur la tablette, je suis en train de développer une tendinite à l’épaule…
1er essai de motif, trois plantes indigènes du Québec : Anemone canadensis, Fragaria virginiana et Aquilegia canadensis
Fasciné par les œuvres de William Morris, j’ai passé la journée à travailler sur ce motif. J’ajouterai une couche d’entrelacs derrière les plantes. J’en suis à me demander comment organiser ma vie pour en libérer la plus grande partie pour les projets dont j’ai réellement envie.
J’ai appris la fermeture du Cégep en jetant un œil à mon téléphone. J’ai reçu la nouvelle avec un immense soulagement. La semaine de relâche était sur le point de commencer, mais je sentais bien qu’une semaine n’allait pas suffire. J’étais épuisé. Début mars, j’avais du mal à trouver le sommeil et il y avait des moments où je perdais complètement le fil de ce que racontait le prof à l’avant de la classe. La fatigue s’accumulait depuis longtemps. Les quelques soirs où je travaillais comme serveur était devenus des épreuves insurmontables. J’avais laissé tomber la course, puis le peu de vie sociale qui me restait. Je suis doté d’une très grande capacité d’adaptation, mais au cours des dernières années, j’ai poussé cette faculté jusqu’à ses dernières limites. Lire la suite →
La mise en modèle des premières scènes est plus longue que je le prévoyais. Lorsque j’ai l’impression de ne plus progresser, je me repose en revenant fignoler les décors. Voici celui de la première scène. Le papillon encadré est une piéride du chou. Et les livres sur le tapis, de vieilles éditions de The Jungle Book, de Rudyard Kipling, illustrés par les frères Detmold.
J’aime fignoler. L’idée d’accélérer le processus à l’étape de la production de mon démo ne me dit rien qui vaille. Pour le moment, j’ai mis de côté l’animation (zéro papier) et je me concentre sur les décors…
Dessin construit en vectoriel, dans Harmony. Oublié le bois tourné, je me suis basé sur les meubles d’enfants créés par Marcel Gascoin pendant la période de la reconstruction d’après-guerre. Mais le résultat est trop droit, ça manque de vie.
Motif de la tapisserie qui ornera le haut des murs de la chambre, chêne rouge (Quercus rubra).
Dernière version. J’ai gauchi les meubles et ajouté textures et lumières dans Photoshop. J’ai utilisé des textures que j’ai faites à l’aquarelle. C’est la partie que je préfère (et j’y passe trop de temps). J’ai tenté d’utiliser la méthode efficace d’un illustrateur de grands talents, Marcin Jakubowski. Ce décor sera utilisé dans les scènes 03 et 05.
Très bientôt, la préproduction sera derrière moi. Au cours des derniers mois, le rythme de travail s’est accéléré. Les dates de remises se succédaient. J’ai essayé d’en profiter pour expérimenter avec l’univers visuel du film. J’ai exploré les limites de mes capacités. J’espérais que le poids de la fatigue libère ma créativité. Que le travail remplace l’attente de l’inspiration.
Voici l’une de mes expérimentations, une maquette remise pour le cours d’effets spéciaux. Les lucioles ont été bricolées par une ancienne étudiante, je n’ai modifié que la zone où elle se manifeste. La brume glisse sur le côté avec une turbulence. J’ai travaillé le bord de l’ombre avec un dégradé rougeâtre. Ça sort bien sur la peau. Sur les cheveux, le résultat est moins heureux. Si le temps le permet, j’aimerais ajouter un frisson dans les arbres. J’ajouterai des textures, probablement avec After Effect.