L’une de mes résolutions pour l’année 2023 était de bouger davantage tous les jours. Mais depuis janvier, une blessure de course a retenu mes élans. Une fasciite plantaire s’est développée insidieusement sous mon pied gauche. J’ai tout de suite reconnu cette douleur et je sais que cette blessure est longue à guérir. Le terme fasciite plantaire n’est pas tout à fait exact. « Le terme fasciite signifie inflammation du fascia (ou aponévrose), mais l’affection de l’aponévrose plantaire résulte d’un traumatisme répété de l’aponévrose et non d’une inflammation. »1 Même sur Youtube, les physiothérapeutes sérieux vous recommanderont toujours de consulter d’abord un professionnel en physiothérapie.2 Mais comme je suis en ce moment sans le sou, que je n’en suis pas à ma première blessure et qu’il faut bien commencer quelque part, je me débrouillerai avec les conseils que je trouve en ligne. Lire la suite →
Sommeil : état […] caractérisé essentiellement par la suspension de la vigilance et le ralentissement de certaines fonctions. — le Robert
La sieste par Vincent Van Gogh (1889-1890), domaine public
Pendant des années, le sommeil m’a échappé. Une suite d’événements a ébranlé les fondations de ma vie et l’insomnie en a profité pour s’installer. À un certain moment, le stress de ne pas suffisamment dormir est même devenu l’un des éléments du problème. Les bons dormeurs ne peuvent pas comprendre à quel point l’accès au sommeil devient précieux quand il nous échappe.
J’ai entendu parler de la thérapie cognitivo-comportementale pour la première fois dans un article du journal The Guardian qui présentait le travail du Dr Colin Espie, directeur clinique du Sleep & Circadian Neurosciences Institute de l’université d’Oxford. Il s’agit d’une approche concrète et rationnelle, basée sur la science. Elle s’est révélée particulièrement efficace pour traiter les troubles du sommeil. En parcourant l’article, je me suis pris à rêver de devenir un des patients anglais de cet institut.
En 2013, le Dr Colin Espie et ses collègues ont lancé un programme d’autosoins en ligne, Sleepio, pour rendre accessible ce traitement au plus grand nombre. En s’inscrivant à Sleepio, les participants ont accès à 6 sessions interactives d’une vingtaine de minutes, guidées par un personnage animé, le prof, accompagné de son chien narcoleptique Pavlov. Chaque session est débloquée une semaine après la précédente, ce qui donne le temps de mettre en pratique les apprentissages de la semaine. Le site et son application mobile permettent de tenir un journal quotidien de sommeil et donne accès à de la documentation écrite, à des fichiers audio et à un forum d’entraide. En 2012, une étude avait démontré que ce programme en ligne était au moins aussi efficace que le même programme, offert en présence d’un ou d’une thérapeute.
À la fin de juillet, j’ai trouvé le moyen de participer à ce programme. (cet article n’est pas commandité. Pour le moment, Sleepio n’est pas disponible au Canada.) Voici comment ça s’est passé et à quels résultats je suis parvenu : Lire la suite →
Le dessin d’observation, en particulier dans les ateliers de modèle vivant, ouvre une brèche dans la standardisation de l’imaginaire. Avec sa vie propre, l’aquarelle échappe au contrôle et provoque l’apparition d’images inédites. Graphite et aquarelle, été 2022.
Poses courtes (de 30 secondes à 15 minutes), lors de l’atelier intensif de modèle vivant, organisé à l’UQAM, en juin et août 2022. Fusain sur papier journal et papier manille, craie blanche.
J’ai reçu un courriel annonçant le retour des ateliers intensifs de modèle vivant, après une pause pandémique de près de deux ans. Une occasion en or de renouer avec le dessin d’observation : 10 modèles qui se succèdent, pendant 5 jours, dans une salle bien équipée du pavillon de design de l’UQAM. Les matinées sont réservées aux poses courtes, les après-midi, aux poses longues. Tout de suite, je me suis inscrit.
Installé derrière mon chevalet, tout à la joie de me retrouver là, j’observais la vingtaine d’artistes qui avaient pris place autour du modèle. De tous âges et de tous les niveaux. Puis, poussé par la brièveté des premières poses, je me suis concentré sur les gestes et je suis entré imperceptiblement dans la zone. La notion du temps a disparu. Le présent s’est déployé pour occuper tout mon esprit.
J’ai toujours utilisé le fusain lors de mes ateliers de modèle vivant. Après quelques jours où j’ai retrouvé mes habitudes, je me suis dit que j’étais trop à mon aise et qu’il fallait essayer un nouveau médium. L’aquarelle me fait de l’œil depuis longtemps, je me suis équipé récemment, le moment était venu de plonger. Je suis donc sorti de ma zone de confort. J’ai moins bien dormi la veille. J’avais peur de me planter. D’autant plus qu’il y avait dans la salle des pros de l’aquarelle. Il m’a fallu lutter contre ma tendance à me comparer et me concentrer sur le processus plutôt que sur les résultats. Persévérer malgré les ratés et les imperfections
C’est lors des poses rapides du matin (30 secondes à 15 minutes) que j’ai obtenu les dessins les plus vivants. La brièveté des poses m’a obligé à mettre de côté tout désir de contrôle. Et dans l’élan, j’ai expérimenté sans trop réfléchir.
Cliquez sur l’une des images pour lancer le diaporama.
Du 5 au 9 août, j’ai participé à une semaine intensive d’atelier de modèles vivants. Du lundi au vendredi, du matin au soir, dix modèles s’y sont succédé. J’y ai redécouvert le plaisir de dessiner. (Ç’a été un soulagement !) Faire partie de ce rassemblement d’artistes était électrisant. Même si la fatigue se manifestait, souvent, j’aurai voulu que cette semaine se poursuive indéfiniment. Voici quelques-uns des meilleurs dessins.
C’est toujours très éclairant de s’intéresser à la diversité des corps. L’organisation de la semaine Lire la suite →