L’iguane bleu des îles Cayman

Dès son arrivée aux Îles Cayman, Fred Burton, un scientifique britannique, a été fasciné par l’iguane bleu (Cyclura lewisi), un reptile qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Auparavant considéré comme une sous-espèce de l’iguane terrestre de Cuba (Cyclura nubila) ou de celui des Bahamas (Cyclura cychlura), il a été reclassé comme une espèce distincte en raison de différences génétiques importantes. En 2002, il ne restait plus qu’une quinzaine d’iguanes bleus vivants à l’état sauvage. En 2005, tous les jeunes nés en milieu naturel sont morts avant d’atteindre la maturité sexuelle, l’espèce était « fonctionnellement éteinte ».

Cyclura lewisi, photo : Matt Reinbold
Cyclura lewisi, photo : Matt Reinbold

Faire la rencontre d’un iguane bleu, c’est se retrouver nez à nez avec un dinosaure. Il peut atteindre une longueur de 5 pieds et peser plus de 25 livres. Son épaisse peau écailleuse passe du gris au bleu vif lorsque la température de son corps s’élève et qu’il emmagasine la chaleur du soleil. La couleur est plus intense pendant la saison des amours. Elle contraste avec ses pattes noires et ses yeux rougeâtres. L’iguane bleu est intelligent. Bien qu’il passe la plus grande partie de sa vie en solitaire, il a une vie sociale complexe. Il se nourrit principalement de plantes et peut vivre plus de 60 ans.

Plusieurs facteurs menacent la survie des iguanes bleus :

  • Destruction des habitats
  • Accidents de la route
  • Chasse traditionnelle
  • Introduction d’espèces exotiques
  • Prédation par les chiens et les chats errants

De plus, les cultivateurs les abattent parce qu’ils les considèrent comme une menace pour leur culture.

Le programme de conservation de l’iguane bleu est né en 1990 d’un projet du National Trust for the Cayman Islands. Plusieurs partenaires se sont joints au projet depuis : The Cayman Islands Department of Environment, le QE II Botanic Park ainsi que deux partenaires internationaux : the International Reptile Conservation Foundation et le Durrell Wildlife Conservation Trust.

Le programme de conservation compte plusieurs volets :

Queen Elizabeth II Botanical Gardens and the Blue Iguana Recovery Program
Blue Iguana Recovery Program, photo : Pete Markham

Élevage en captivité : Depuis 1990, les iguanes sont élevés au centre d’élevage du Parc botanique Queen Elizabeth II, dans le but de relâcher des individus en milieu naturel et de conserver des reproducteurs. Des zoos du monde entier sont associés au projet pour conserver un bassin de reproducteurs et une diversité génétique. À l’âge de deux ans, les jeunes sont suffisamment gros pour ne pas être mangés par les chiens et les chats. Ils sont alors relâchés en milieu naturel après avoir bénéficié d’un bilan de santé complet et avoir reçu une étiquette qui permettra de les identifier et de suivre l’évolution de leur santé et leur reproduction.

Zones protégées : Deux zones protégées ont été établies sur l’île de Grand Cayman, la première au Parc botanique Queen Elizabeth II et la seconde dans la réserve Salina, dans un lieu accessible uniquement par bateau ou à pied, par des sentiers traversant des forêts denses et des terrains accidentés.

Éducation : L’éducation du grand public est une part importante du programme de conservation. Des activités sont organisées dans les écoles : soins d’un iguane bleu apprivoisé, visite du centre de reproduction, suivi des déplacements des iguanes par onde radio. Le centre informe la population en général par le biais de la radio, de la télévision et des médias écrits.

Une réussite !

Le programme de conservation de l’iguane bleu a été un succès. Il y a désormais plus de 570 iguanes bleus vivant à l’état sauvage à Grand Cayman. Lorsque l’objectif de 1000 iguanes relâchés sera atteint, la phase d’élevage sera terminée. Les populations seront surveillées étroitement pour prévenir tout déclin. À partir de 2001, les chercheurs ont constaté que les individus relâchés se reproduisaient au Parc botanique QE II. Et en 2006, un premier couple s’est reproduit à la réserve Salina.

Pour en savoir plus

 

Texte rédigé en 2011 dans le cadre du projet 1000 jours pour la planète du Jardin botanique de Montréal, Espace pour la vie.

 

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Les tigres d’Ahn Soo-Gil

En cherchant la panthère, j’ai découvert Le lion de Jacob, mais également les tigres d’Ahn Soo-Gil (안수길), un dessinateur de manhwa sud-coréen au talent remarquable. Ahn Soo-Gil a consacré l’essentiel de sa carrière à représenter cet animal emblématique de la culture coréenne. Avec détermination, il a étudié les spécimens des zoos et consulté les spécialistes de l’espèce. Ces illustrations, stupéfiantes, allient une finesse dans le détail à une force dans la représentation du mouvement. Ces tigres sont vivants !

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L’histoire d’un tournesol, deuxième partie

Voici la suite de L’histoire d’un tournesol, un travail d’observation réalisé à l’Institut de technologie Agroalimentaire de Saint-Hyacinthe.

Les cotylédons apparaissent avant les vraies feuilles. Ils sont charnus et lisses comme les feuilles d’une plante succulente. les vraies feuilles sont opposées, décussées et pubescentes. Elles ont une forme lancéolée avec des nervures symétriques. À maturité, le plant observé comptera 7 paires de vraies feuilles.

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L’histoire d’un tournesol

Originaire des Amériques où il était cultivé par plusieurs nations autochtones, le tournesol est devenu l’une des plus importantes plantes oléagineuses du monde. Son nom botanique, Helianthus annuus, évoque son affinité pour le soleil (Helios : soleil, anthos : fleur) et la durée de son cycle de vie : une année.

La graine de tournesol en dormance est contenue dans un petit fruit sec et dur, l’akène, dont les parois internes sont lisses et nacrées. Pendant la dormance, toute activité métabolique est suspendue.
tournesol jour 0
La graine d’un gris verdâtre est charnue et lustrée. Elle est constituée de deux cotylédons, les feuilles primordiales. Ces cotylédons contiennent les réserves qui serviront à l’embryon lors de la germination. On devine déjà la pointe de la radicule.
tournesol jour 0 (2)
Dès que l’humidité pénètre à l’intérieur de l’akène par capillarité, le processus de germination se déclenche. Un interstice s’élargit au sommet de l’akène et l’extrémité de la radicule apparaît, dès le deuxième jour. Elle s’étire, suivie de l’hypocotyle, puis se couvre de poils fins qui capturent les gouttelettes d’eau.
Tournesol jour 2
L’akène se fend de plus en plus et laisse apparaître des cotylédons d’abord très pâles, qui verdissent rapidement. La radicule fuit la lumière et obéit à la gravité. Elle entre donc dans la terre. Le déploiement des racines dans le sol sera guidé par la présence d’humidité. À l’inverse des racines, la nouvelle tige se dirige vers la lumière.
Tournesol jour 7

Après une semaine, les jeunes pousses peuvent être consommées. Plus nutritives et plus digestes que les graines, les pousses de tournesol seraient une bonne source de vitamines (E, complexe B) et de minéraux (fer, manganèse, cuivre, zinc).

Pour voir le spectacle de la fleur, lisez la suite de l’article ici.

Tricératops

Je n’ai rien publié ici depuis un bout. Je travaille fort sur une nouvelle histoire que l’on retrouvera dans le prochain Vestibulles. Ces jours-ci, je termine le crayonné. La scène finale se déroule dans un musée d’histoire naturelle, sur une galerie qui surplombe le squelette d’un tricératops. La drôle de bête m’a donné du fil à retordre. Je ne trouvais pas d’images de référence dans le bon angle (comme sur le 3e croquis).

triceraptor03triceraptor02triceraptor01J’expérimente avec de nouvelles plumes achetées sur le site de Jetpens. C’est ce que j’utiliserai pour l’encrage.

MAJ mai 2016 : L’histoire terminée peut être lue ici.


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