Rédaction

Curieux et doté d’un excellent esprit de synthèse, j’ai prêté ma plume à plusieurs publications. Après avoir terminé une formation en horticulture à l’ITA de Saint-Hyacinthe, j’ai rédigé la plus grande partie de la 9e édition du Guide Botanix. Depuis, j’ai écrit pour les magazines Fleurs Plantes Jardins et Québec Vert ainsi que pour le Jardin botanique de Montréal. Voici quelques exemples de mes textes :

Vulgarisation scientifique

Texte littéraire

Dolce vita

Le chant d’un oiseau et celui des cigales vibrent dans l’air par intermittence. Je suis étendu contre les racines d’un marronnier. Mes yeux s’égarent en chemin vers la cime. Entre les branches raides, les feuilles captent la lumière en couches successives. Je me perds dans ce vitrail subtil et mouvant. À chaque retour de la brise, le feuillage scintille en frémissant. La fraîcheur est une caresse. Comme si le bleu du ciel s’approchait pour m’effleurer. Le roman de Guillaume Vigneault, Carnets de naufrage, posé tout près de moi, je ferme les yeux. Et je savoure la fluidité de ces mots qui s’effacent complètement pour laisser place à la vie et au désir.

Les insectes s’affairent avec urgence dans les effluves sucrés du trèfle. Une fourmi court sur ma page dans une totale indifférence puis se lance dans l’escalade d’un brin d’herbe. Rien n’a d’importance. Que la droiture du pin gris qui fonce, immobile, vers le ciel. Que le monarque qui bat de l’aile contre le vent. On m’a dit qu’entre mes lignes, on pouvait lire le désir d’un amour fusionnel et un certain fatalisme face à son impossibilité. Ça me trotte dans la tête depuis quelques jours. Je n’y crois plus trop. Plus simplement, j’aspire à aimer la vie et à apprendre, comme le dernier des cancres, à me laisser aimer d’elle. C’est moins glamour, mais plus près du réel.

De minces rubans de nuages ondulent au-dessus des bosquets d’épinettes ou de saules. Comme des versions diurnes de la Voie lactée. Quelques éclats de voix sont parfois portés par le vent, et se diluent dans l’immensité du parc Maisonneuve. Quelques mots de français, beaucoup d’anglais et un peu d’italien. Un chien minuscule, le visage aplati sous des yeux globuleux, passe près de moi. Il râle, dégoulinant de bave. On dirait qu’il rit. Il frétille de bonheur en courant vers un couple aux allures gothiques. Allongé contre la terre, sous le ciel, la solitude n’a plus de substance. Rien n’entrave le cours de la vie. Il me faut poser le stylo, arrêter tout mouvement, me gorger de soleil.

Première neige

Mes doigts à sa porte, éroder grains de bois
Sèches larmes et eaux-fortes, souvenance aux abois
Les espoirs s’accumulent sous le masque poli
Et je prie pour la grâce, comme on danse pour la pluie

Je croyais sans problèmes m’en retourner chez moi.
dans les hauteurs austères où l’hiver est le roi
mais mon âme loin d’elle brûlera désormais
comme une plaie doucereuse qui ne guérit jamais.

Les voiles

Le chevalet solidement enfoncé entre les galets de la plage, Alberto Tommi peignait en bras de chemise, jusqu’à la nuit tombée. Les grandes chaleurs de l’été 1957 étaient passées, mais la douceur du temps s’attardait, ce soir-là. Les passants jetaient un œil distrait à l’étranger qui peignait. On ignorait tout de lui. À force de le voir, on ne le remarquait plus. Son regard à lui s’aiguisait dans le noir. Cherchant à saisir la qualité et la complexité de la lumière, à débusquer les couleurs, jusque dans la pénombre.

Le vent du large tourbillonnait autour de lui après avoir frappé la grève. Alberto restait immobile de longs moments, le regard tourné vers la mer. Puis il attaquait le contre-plaqué avec de grands gestes précis. Lorsque les yeux s’accoutumaient à son absence, la lumière émergeait du tableau. Dans l’ombre bleue d’un crépuscule était planté, inébranlable, le rocher, bloc d’anthracite où l’on devinait des traces de rose. Le vent était tombé. Devant le rocher, deux voiliers aux coques noires. Des mats effilés à l’embranchement végétal. Deux voiles se déployaient. Leur gris laiteux semblait mouillé d’eau de mer. Elles luisaient dans la nuit comme si elles avaient capté la nacre des coquillages et les nuances du jour. Leur forme se découpait sur le rocher, nette comme un claquement. Et si l’on s’attardait en laissant traîner son regard, des étoiles apparaissent au-dessus du Rocher. Dans cet instant suspendu par son art, Alberto avait su recréer toutes les promesses du jour.

Le silence était dense. Suzanne était arrivée sans bruit. Elle s’était assise, derrière lui, sur le billot de bois. Elle souriait en le regardant hésiter, reculer d’un pas, s’approcher du contre-plaqué pour une dernière retouche. Elle revenait de l’atelier. Sur ses mains fatiguées, les restes d’un modelage. L’argile avait séché et lui tirait la peau avant de retomber sur le sable. Son regard allait de la toile au rocher. Sur le ciel nocturne, on pouvait encore distinguer les silhouettes mouvantes de la colonie de cormorans. En six ou sept coups de pinceau, Alberto signa le tableau : Tommi. Il se retourna, aperçut Suzanne et sourit à son tour.

Suzanne Guité dessine avec comme modèle son mari, l’artiste Alberto Tommi, Percé, Photo : Lida Moser, 1950


Texte inspiré des photographies de Suzanne Guité et d’Alberto Tommi ainsi que par le récit d’un petit-fils de Suzanne. Il a été écrit pendant l’exposition Alberto Tommi, un maître à Percé. Remerciements à Jean-Louis Lebreux, directeur du musée Le Chaufaud, pour son accueil.

Le géant acrobate

Nom botanique : Philodendron melanochrysum
Nom français : Philodendron
Famille botanique : Araceae

Les feuilles de ce philodendron se transforment en grandissant et s’allongent jusqu’à atteindre un mètre de long. Malgré ce feuillage colossal, la plante vit suspendue à plusieurs mètres du sol, ancrée par de solides racines aériennes. Elle lance vers le sol des racines nourricières ramifiées qui peuvent courir sur des distances considérables.

Panneau d’interprétation de la Serre de la forêt tropicale humide du Jardin botanique de Montréal.

L’entretien annuel de la tondeuse

  • Si votre tondeuse est remisée dans un garage ou un cabanon éloigné des habitations, versez dans le réservoir d’essence un stabilisant. Si elle est rangée au sous-sol, videz complètement le réservoir puis faites tourner le moteur jusqu’à ce qu’il cale.
  • Lorsque le moteur est encore chaud, vidangez l’huile à moteur. S’il n’y a pas de bouchon de vidange, penchez l’appareil sur le côté pour vider l’huile par l’orifice de remplissage. Remplissez ensuite avec de l’huile propre.
  • Utilisez des gants et des lunettes de protection pour retirer la lame et vérifiez son état. Une lame en mauvais état abîme le gazon et accélère l’usure du moteur. Si la lame est ébréchée ou tordue, il est préférable de la changer. Utilisez toujours les pièces recommandées par le fabricant.
  • Affûtez les tranchants de l’intérieur vers l’extérieur avec une lime plate demi-douce. Conservez le biseau original, l’angle est généralement de 30°.
  • Équilibrez la lame après chaque affûtage en la plaçant en équilibre sur un tournevis. Un déséquilibre produit une vibration qui risque de desserrer les attaches et nuire au fonctionnement du moteur. Rééquilibrez la lame en limant l’extrémité la plus lourde.
  • Nettoyez toutes les surfaces à l’aide d’une brosse dure ou d’un tournevis recouvert d’un linge. Pour combattre la rouille, enduisez le métal nu d’un lubrifiant en aérosol. Graissez la lame et le tablier
  • Nettoyez le filtre à air. Les cartouches de papier peuvent être frappées sur une surface dure pour déloger les poussières. Les tampons de mousses doivent être lavés et imbibés d’huile.
  • Nettoyez la bougie avec un solvant et une brosse d’acier et vérifiez l’écartement des électrodes à l’aide d’une jauge d’épaisseur.

Encadré du guide d’entretien annuel 2008 du magazine Fleurs Plantes Jardins.