Sanguinaria canadensis

La fleur craintive de la sanguinaire fait une apparition, pour une dizaine de jours, vers la fin d’avril. Comme une étoile, elle s’épanouit au-dessus d’une feuille unique, délicatement lobée. La belle s’enroule dans ce manteau que l’on croirait taillé dans une jeune pousse d’épinard. Dès que midi est passé, les pétales se redressent et l’inflorescence se referme lentement pour la nuit. Le cœur de la plante renferme un latex rouge sang que les autochtones utilisaient comme teinture. Les sanguinaires percent les décombres de l’hiver pour appuyer leurs fronts contre le ciel. Elles forment de grandes colonies sous les arbres encore dénudés. Ce spectacle émouvant m’a fait m’arrêter sur le sentier du Bois-de-Liesse, le temps d’une inspiration.

Au sommet rocailleux de la colline, devant une éclaircie dans les taillis, une aubépine attendait le soleil. Des vagues grises venaient mourir sur la grève. Le fond de l’air était frais, chargé d’humidité, et un pic tambourinait sur la cime d’une épinette.

Sanguinaire du CanadaSanguinaire du Canada, Bloodroot, Sanguinaria canadensis
Photo : Tom Potterfield, CC BY-NC-ND 2.0

Note : La Sanguinaire du Canada a été déclarée espèce vulnérable à la récolte au Québec. la récolte de spécimens entiers et le commerce de tout spécimen récolté dans des populations sauvages (parties aériennes ou souterraines) sont interdits.

Carrés aux dattes

Marilou et Ricardo n’ont qu’à bien se tenir. Ce premier billet de 2023 est encore une recette ! Celle-ci vient de madame Louise Lafrance Poulin, de Québec. Les carrés aux dattes auraient une origine germanique. Cette façon de faire les gâteaux aux fruits en plusieurs couches, recouverts d’un «.streusel.» est typiquement allemande. La recette aurait été apportée dans les provinces de l’Ouest par les communautés mennonites arrivées au Canada à partir de la fin du XVIIIe siècle. Elle a été popularisée durant la Grande dépression des années 1930, elle permettait de faire un dessert savoureux en économisant la farine et le sucre blanc.

Carrés aux dattes du 8 février
Carrés aux dattes du 8 février 2023

Carrés aux dattes

  • 1 ¾ t. de gruau
  • ¾ t de beurre ou de graisse
  • 1 ½ t. de farine
  • ¼ c. à thé de bicarbonate de soude
  • 1 t. de cassonade

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Bûche de Noël chocolat canneberge

Bonne année 2023 ! Tous les ans, avant les fêtes, je partais en quête d’une bûche de Noël. En plus d’être dispendieuses, elles contenaient presque toujours des noix auxquelles je suis allergique. Je me suis enfin décidé à m’essayer à en cuisiner une. J’ai fusionné quelques recettes trouvées sur le Web. Le résultat, riche et pas trop sucré, a fait fureur. La canneberge apporte à ce dessert chocolaté des saveurs éclatantes. Tout ça pour une fraction du coût d’une bûche commerciale.
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Mes outils d’écriture

Octobre, déjà! Depuis le début de la pandémie, j’ai l’impression que le temps s’accélère. N’empêche que je ronge mon frein en attendant le début du National Novel Writing Month (NaNoWriMo pour les intimes) en novembre. La hâte de plonger dans ce défi d’écriture se dispute à l’inquiétude de ne pas y arriver. J’en suis à l’étape de la préparation du roman à écrire. J’ai mis en place les grandes lignes de l’histoire. De nombreuses questions restent en suspens, mais je sens que l’on s’affaire dans l’arrière-boutique de mon esprit. Je dois faire confiance à ce qui n’est pas pleinement conscient, au corps, aux rêves et au subconscient.

Technophile, j’ai choisi avec soin les outils qui m’accompagneront dans ce mois d’écriture. L’ampleur du défi (50 000 mots en 30 jours) m’a fait renoncer à l’idée d’écrire à la main. J’ai longtemps utilisé Ulysses pour la rédaction, charmé d’abord par son nom puis par son design épuré. Malheureusement, ce logiciel ne fonctionne que sur Mac. J’ai donc cherché une solution de rechange et j’ai découvert Scrivener. Lire la suite

Commencement

Fin d’été. Le blues d’après-film se dissipe. Doucement, le niveau d’énergie remonte. Pour le moment, je n’ai pas trop l’envie de dessiner, mais je lis avec avidité tout ce qui me tombe sous la main : romans, essais, d’ici ou d’ailleurs. J’utilise à plein les services de la BAnQ. Et l’envie d’écrire se pointe, régulièrement.

J’ai dévoré plusieurs essais sur l’écriture de fiction (voir les références plus bas). L’un des conseils d’écriture qui revient le plus souvent est d’une simplicité déconcertante : s’y mettre, immédiatement. Écrire dès maintenant, sans plus attendre. Parce que c’est en écrivant que se révèle l’intrigue, les personnages, la structure idéale d’une histoire et même l’intention d’un texte de fiction. Pour plusieurs auteurs émérites, l’inspiration est un mythe dommageable. Lire la suite

L’iguane bleu des îles Cayman

Dès son arrivée aux Îles Cayman, Fred Burton, un scientifique britannique, a été fasciné par l’iguane bleu (Cyclura lewisi), un reptile qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Auparavant considéré comme une sous-espèce de l’iguane terrestre de Cuba (Cyclura nubila) ou de celui des Bahamas (Cyclura cychlura), il a été reclassé comme une espèce distincte en raison de différences génétiques importantes. En 2002, il ne restait plus qu’une quinzaine d’iguanes bleus vivants à l’état sauvage. En 2005, tous les jeunes nés en milieu naturel sont morts avant d’atteindre la maturité sexuelle, l’espèce était « fonctionnellement éteinte ».

Cyclura lewisi, photo : Matt Reinbold
Cyclura lewisi, photo : Matt Reinbold

Faire la rencontre d’un iguane bleu, c’est se retrouver nez à nez avec un dinosaure. Il peut atteindre une longueur de 5 pieds et peser plus de 25 livres. Son épaisse peau écailleuse passe du gris au bleu vif lorsque la température de son corps s’élève et qu’il emmagasine la chaleur du soleil. La couleur est plus intense pendant la saison des amours. Elle contraste avec ses pattes noires et ses yeux rougeâtres. L’iguane bleu est intelligent. Bien qu’il passe la plus grande partie de sa vie en solitaire, il a une vie sociale complexe. Il se nourrit principalement de plantes et peut vivre plus de 60 ans.

Plusieurs facteurs menacent la survie des iguanes bleus :

  • Destruction des habitats
  • Accidents de la route
  • Chasse traditionnelle
  • Introduction d’espèces exotiques
  • Prédation par les chiens et les chats errants

De plus, les cultivateurs les abattent parce qu’ils les considèrent comme une menace pour leur culture.

Le programme de conservation de l’iguane bleu est né en 1990 d’un projet du National Trust for the Cayman Islands. Plusieurs partenaires se sont joints au projet depuis : The Cayman Islands Department of Environment, le QE II Botanic Park ainsi que deux partenaires internationaux : the International Reptile Conservation Foundation et le Durrell Wildlife Conservation Trust.

Le programme de conservation compte plusieurs volets :

Queen Elizabeth II Botanical Gardens and the Blue Iguana Recovery Program
Blue Iguana Recovery Program, photo : Pete Markham

Élevage en captivité : Depuis 1990, les iguanes sont élevés au centre d’élevage du Parc botanique Queen Elizabeth II, dans le but de relâcher des individus en milieu naturel et de conserver des reproducteurs. Des zoos du monde entier sont associés au projet pour conserver un bassin de reproducteurs et une diversité génétique. À l’âge de deux ans, les jeunes sont suffisamment gros pour ne pas être mangés par les chiens et les chats. Ils sont alors relâchés en milieu naturel après avoir bénéficié d’un bilan de santé complet et avoir reçu une étiquette qui permettra de les identifier et de suivre l’évolution de leur santé et leur reproduction.

Zones protégées : Deux zones protégées ont été établies sur l’île de Grand Cayman, la première au Parc botanique Queen Elizabeth II et la seconde dans la réserve Salina, dans un lieu accessible uniquement par bateau ou à pied, par des sentiers traversant des forêts denses et des terrains accidentés.

Éducation : L’éducation du grand public est une part importante du programme de conservation. Des activités sont organisées dans les écoles : soins d’un iguane bleu apprivoisé, visite du centre de reproduction, suivi des déplacements des iguanes par onde radio. Le centre informe la population en général par le biais de la radio, de la télévision et des médias écrits.

Une réussite !

Le programme de conservation de l’iguane bleu a été un succès. Il y a désormais plus de 570 iguanes bleus vivant à l’état sauvage à Grand Cayman. Lorsque l’objectif de 1000 iguanes relâchés sera atteint, la phase d’élevage sera terminée. Les populations seront surveillées étroitement pour prévenir tout déclin. À partir de 2001, les chercheurs ont constaté que les individus relâchés se reproduisaient au Parc botanique QE II. Et en 2006, un premier couple s’est reproduit à la réserve Salina.

Pour en savoir plus

 

Texte rédigé en 2011 dans le cadre du projet 1000 jours pour la planète du Jardin botanique de Montréal, Espace pour la vie.

 

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