Depuis la fin des cours en animation, j’ai été pris d’une frénésie de lecture. Le papier, les mots en caractères d’imprimerie et les idées m’ont manqué pendant ces quatre années. Et grâce à l’émission Les chemins de la philosophie sur France Culture, j’ai découvert les textes de Ralph Waldo Emerson que l’on considère comme l’un des premiers philosophes américains. Il a été l’ami et le mentor d’Henry David Thoreau. Son ouvrage Nature est un tout petit livre, gorgé de lumière et de poésie :
Je ne suis pas seul tandis que je lis ou écris, bien que personne ne soit avec moi. Mais si un homme veut être seul, qu’il regarde les étoiles. Les rayons qui tombent de ces mondes célestes le sépareront de ce qui l’environne. Il est permis de penser que l’atmosphère a été créée transparente dans le seul but de donner à l’homme, par l’intermédiaire des corps célestes, le sentiment de la présence constante du sublime.

Le plus grand plaisir que procurent les champs et les bois est la secrète relation qu’ils suggèrent entre l’homme et les végétaux. Je ne suis pas seul et inconnu. Ils me font signe et moi de même. Le balancement des branches dans la tempête est nouveau pour moi et ancien. Cela me prend par surprise et pourtant ne m’est pas inconnu. Ses effets sont semblables au sentiment qui me submerge d’une pensée plus haute ou d’un sentiment meilleur lorsque j’estime que j’ai bien agi ou pensé avec justesse.
Extraits tirés de La nature par Ralph Waldo Emerson, traduit de l’américain par Patrice Oliete Loscos. Le texte original est disponible sur le projet Gutenberg.